La manière dont on vit la vie

On est chez soi, et c’est comme s’il n’y avait plus rien à voir à l’extérieur, porte ouverte au grand tout et au n’importe quoi, mais surtout aux pouvoirs dominants. Et dehors, y’a rien à voir ! Circulez ! Heu, non, restez chez vous. Les gens vont travailler, mais on ne sait pas dans quelles conditions, certains télé-travaillent, avec leur propre matériel la plupart du temps, et deviennent salariés d’un temps nouveau, les soignants s’évertuent à lutter pour la guérison et la vie, mais dans des situations que l’on sait quasi-inhumaines. Le parlement est à l’arrêt, tous les contre-pouvoirs sont occultés, les mass-médias sont aux ordres et à l’autocensure comme d’habitude, la démocratie qui s’étouffait ne vit plus, la rue est régentée, les déplacements interdits ou irrésistiblement contrôlés, comme durant les manifs sauf qu’il n’y a plus besoin de canons à eau ni de chars ni de paniers à salade. Tous, sommes rentrés dans nos coquilles comme des escargots. D’ici à ce qu’on devienne hermaphrodites ! Et durant ce temps des ordonnances sont prises dans une parfaite obscurité pour le grand nombre : on autorise les épandages alors qu’il faut mettre un terme à l’agriculture industrielle qui empoisonne et pollue, on permet l’installation de la 5G sans débat et la télésurveillance se profile alors que les médias préparent l’opinion à grands coups de sondages invérifiables et complètement bidons. Les labos pharmaceutiques se remplissent les poches et leurs yeux brillent des potentialités offertes, les industries tendent la main aux contribuables comme elles l’ont toujours fait, les banques se frottent les mains face à l’accumulation des dettes, la Sécu qui prend tout en charge compromet son devenir, les services publics sont toujours dirigés par les mêmes destructeurs, l’autorité de l’Etat est encore aux mains de ses valets le petit doigt sur la couture du pantalon. Il y a comme une conspiration qui amène un autre monde à la Aldous H. qui tire les ficelles ? Les sous ! Vous voulez connaitre les dessous ? Allez voir au dessus ! Ils se connaissent tous et drivent leurs intérêts communs en se fichant comme d’une guigne des 99 pour cent autres. On est sous le choc dit la québécoise Noémie K, et tout peut passer, tout passe et on va se ramasser. Comment pourrait-il en être autrement si nous ne sommes pas prêts dès aujourd’hui à renverser la table ?

Yves Proal