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L’apprentissage de son reflet sans miroir. Il ne s’agit plus de savoir si on est beau ou bon. Mais savoir si on vit ? En descendant dans mon confinement intérieur, je cherche mes forces, je les trouve faiblardes alors je fouille dans les écrits, farfouille dans les musiques. Je cherche mes espoirs, je les trouve pâlots alors je regarde les autres qui sont admirables dans leur engagement et lumineux dans leurs actes en prenant soin des autres et d’eux-mêmes. Eux m’aiment, c’est l’évidence ; est-ce autant réciproque ? On n’est pas artiste pour se faire du bien, mais pour faire du bien à tous, au monde entier. D’ailleurs on nous instrumentalise comme autorités morales en temps de crise pouvant façonner les opinions publiques. Le matraquage n’est pas seulement au bout de la matraque. Parce qu’entre un artiste et les gens il y a une telle interdépendance que l’un a besoin de l’autre. Pour vivre. Sauf que le premier survit le plus souvent et que le second se nourrit de ce qu’on lui donne. Ce n’est pas lui qui va chercher ce qu’il veut, la plupart du temps il attend bouche ouverte. Il y rentre dedans des plats préparés à la queue leu-leu et dont on finit par s’habituer à la fadeur. Et ça continue « envoyez-nous vos chansons pour oublier que vous êtes entre quatre murs » alpague Le Monde 04/04/20 dans une playlist de son site. En pleine débâcle des métiers artistiques voilà la relève à vil prix et à partager en se tapant sur le ventre. La chanson c’est bon pour oublier ! Pauvres tocards. Donnez nous de la chanson de qualité puisqu’on a le temps d’écouter, il y en a à la pelle, c’est le moment de les faire découvrir à ceux qui n’ont pas eu le temps, ou la chance, ou la curiosité, ou l’accès. L’isolement ça peut ne pas être seulement de la solitude*.

Yves Proal

* suite à l’épisode 5.
    

 

Tag(s) : #Tristes chroniques
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