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L’isolement ça peut ne pas être seulement de la solitude. Je suis en train de creuser dans ma cave et apparaissent des liens qui enserrent la terre et les hommes, des chaines coriaces qu’on ne distingue pas, ni avant ni maintenant : ce sont ces encordages que les multinationales ont cadenassés, exploitant le travail d’un bout, escroquant le chaland de l’autre, et entre les deux tous ces pitons qui clouent sur place les besogneux. Et puis bien sûr il y a ceux qui attendent leurs sous, actionnaires et banquiers, traders et rentiers, endetteurs de haut rang qui vivent dans le virtuel et assèchent les ressources, dessèchent les continents, fracassent les hommes les uns contre les autres. Et tout ça en catimini, avec des complicités, des corruptions et une violence qui peut ne pas être que symbolique, quand il leur faut. Et nous pauvres quidam on n’y comprend rien parce que ce n’est pas notre monde, ce n’est pas notre manière de penser ni de vivre, on n’imagine même pas que des personnes peuvent fonctionner de manière si inhumaine. Tous ces entrelacs de relations, de complicités, de perversion contaminent pire qu’un virus puisqu’on n’y prend pas garde, qu’il n’y a pas de morts corrélées proches. Dans cette période où on consomme moins, on bouge moins, où on est moins sollicité, apparaissent des absurdités et des incohérences, des vacuités. On trouve tout ça au fond de ma cave ; si vous creusez vous devriez bien trouver la même chose. Mais attention, ce n’est pas un jeu, ça peut tourner vinaigre car ils sont prêts à tout, on l’a bien vu depuis le 17 novembre 2018, depuis toujours en fait. A partir de combien est-on assez nombreux pour renverser un système ? A moins que ce ne soit pas une question de quantité ? On doit creuser encore alors, pour qu’apparaisse plus évidentes encore les absurdités, les incohérences et les vacuités ? Il va falloir creuser ensemble et se rapprocher de ceux qui ont du mal à creuser. Parce qu’on n’a pas appris à penser nos vies, à peine à penser à  la sienne* !

Yves Proal
* suite à l’épisode 6.

 

Tag(s) : #Tristes chroniques
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